Plaider en faveur de
l'intellect animal
Pour Nelson
Plaider en faveur de l'intellect animal
Dernière mise à jour : il y a 5 minutes
Plaider en faveur de l'intellect animal
Si je veux justifier un peu mon approche en rencontre, je dois être à même de définir ma vision du monde animal. Au fil des ans, mariant la théorie existante, la pratique et ma réflexion, j'en suis venu à une image claire, du moins à mes yeux. L'intelligence animale s'articule avec les mêmes critères physiques et mentales que les nôtres, mais dans un ordre d'importance différent et ainsi ayant des effets sur l'intelligence encore mal compris.
Selon les méthodes dites quantifiables humaines, on pourrait nommer quelques critères comme suit; I'intelligence émotionnelle, l'intelligence sensorielle, intelligence sociale, les capacités cognitives et les capacités physiques, peu souvent considérées.
L'ordre des critères d'intelligence usuelle chez I'humain placerait en premier les capacités cognitives et de synthèses. En second lieu, nous arrivons généralement à bien gérer nos émotions. En troisième ce serait probablement ď'être grégaire (vivre en groupe), donc considérer sociable. En quatrième et cinquième position, les capacités sensorielles et physiques permettant l'usage ď'outils, tout de même très appréciables.
L'ordre et le choix des termes peuvent être argumentables, mais offrent la possibilité de nous comparer.
Chez les animaux, l'ordre d'importance qui s'impose est différent. En premier lieu, ses sens sont hyper développés, comparés aux leurs, nos sens sont ceux d'une pierre. ll voit, il entend et il sent d'une façon difficile à concevoir tellement ses sens sont efficaces. En second, pour le chien, être grégaire et communiquer avec peu d'expression verbale est en faveur d'une très grande capacité à observer en relation avec ses capacités sensorielles). En troisième, ils sont considérés comme des sens, mais peu débattus: la proprioception, réqulibrioception, la thermoception et la nocioception (voir définition) qui existent aussi chez I'humain, mais sans commune mesure avec ceux de l'animal.
Finalement, l'émotivité, à la base de cette réactivité qui dérange souvent nos attentes et nous fait considérer le chien comme ayant une faible intelligence.
Les capacités des sens amplifiées, ainsi nommées, confèrent aux animaux des perceptions à peine comprises de nous. Nous sommes à même de considérer la valeur de son ouïe, de son odorat et de certaines capacités physiques visibles. Par contre, nous avons de la difficulté à saisir I'impact négatif et positif sur ce que nous considérons de l'intelligence.
Quand il est question de la nôtre , nous savons à peut près à quoi nous raccrocher en ce qui concerne notre intelligence, ce qui n'est pas le cas quand on parle d'intelligence animale et plus particulièrement de celle de nos canidés domestiques. Essayons de voir les choses sous l'angle canin.
Les sens animaux dont les capacités sont immenses produisent des perceptions et des émotions tous aussi colossales. Ces deux derniers éléments sont les premiers d'une chaine qui expliquent la façon dont les animaux ce comportent en lien avec leur intellect.
L'animal, parce que ses sens sont exacerbés, perçoit avec une force émotionnel équivalente. Une émotion aussi forte est contrôlée presque uniquement par le système nerveux autonome et le système limbique (voir définition). ll fuit ou il combat lorsqu'il a peur. Dans ď'autres situations il réagit par un élan vif à des stimulants variés sans lien direct avec la crainte, comme se pourrait être le cas dans un contexte de plaisir.
L'ensemble de ces réactions est qualifié de réactivité. Le déclencheur à la base de cette réaction en chaîne, perception, émotion et réaction, crée la force de ses actions exaltées. Un niveau d'exaltation tel rend l'attention et toutes formes réflectives (cognitives) difficiles à gérer.
À titre d'exemple: après une nuit passée dans l'environnement stable de la maison, vous sortez avec lui pour la marche du matin. En mettant le nez dehors, il sent, il voit, il entend et il ressent sur sa peau tout en un instant avec une force amplifiée. Pour les cinq à dix minutes qui viennent plus rien d'autre n'existe. Ľ'émotion l'envahit et vos doléances ont bien moins de chance d'être entendues. Par ailleurs, nous devons reconnaître la limite de nos connaissances. Le chien grâce à ses sens, communique avec nous et perçoit l'ensemble de son environnement d'une façon remarquable. ll entend nos battements cardiaques, il sent par notre sudation nos variations hormonales, il nous observe constamment et il en fait de même avec tout son environnement, il est même fortement question de sa capacité à retrouver son chemin grâce aux champs magnétiques.
ll est intéressant de faire le parallèle avec ceux d'entre nous qui subissent l'attention excessive de leurs sens que nous qualifions comme étant un déficit d'attention (t.d.a.h.). Nous disons aussi d'eux qu'ils ne sont pas adaptés à notre environnement trop stimulant et pourtant leurs capacités n'est pas à mettre en doutes...
Extrait de : un éducateur sur le terrain
Nelson lebrun
consultant canin
Très belle réflexion. En haut on lit “temps de lecture 3 minutes“. C’est probablement généré automatiquement, car pour tout comprendre, il faut plus que 3 minutes 😉.
Ce que nous apprenons tous, à savoir que diminuer l’émotion envahissante de l’environnement, ou d’un stimulus particulier nous permettra d’avoir plus facilement accès à l’attention du chien et plus de chances d’obtenir qu’il nous «écoute ».
Mais en fait plus généralement, est-ce que diminuer de façon notable l’intensité de son émotion (ou la durée de cette émotion) ne pourrait pas rendre notre chien plus (un peu plus) intelligent?